Le crowdsourcing ou l’externalisation ouverte a pour but une mise en commun de l’intelligence collective. Cette façon émergente de travailler valorise l’utilisation de la créativité, de l’intelligence et du savoir-faire d’un grand nombre de personnes et non d’un seul individu. Wikipédia et Google sont deux énormes projets de crowdsourcing. Le premier est actif puisque les participants écrivent des textes et le deuxième est passif puisque les utilisateurs participent à la banque de données de Google en utilisant son moteur de recherche.
Serait-il possible d’utiliser cette approche en classe ?
Je lisais le blogue de Catlin Tucker et je suis tombé sur un article sur le crowdsourcing. Cette enseignante d’anglais du système public californien a choisi de changer son approche puisqu’elle était prise avec un sentiment d’impuissance face à la passivité et au manque d’engagement de ses élèves. Pendant 7 ans, elle a essayé, sans succès, de faire participer les élèves et de les impliquer pour qu’ils arrêtent d’être seulement des spectateurs. Elle a donc commencé à implanter des technologies qui lui ont permis d’impliquer les élèves et de les faire collaborer.
Selon elle, le potentiel collectif de la classe est grandement supérieur au potentiel de chaque individu incluant l’enseignant.
Dans cette optique d’utiliser le potentiel de la classe et dans un effort continu pour contourner le modèle de cours magistral traditionnel, elle a monté une petite activité de crowdsourcing sur les sonnets de Shakespeare. Cette activité a duré 15 minutes et elle avait comme but de remplacer un bloc de théorie donné normalement par l’enseignante.
1) Défier les étudiants de générer des informations dans des groupes de collaboration.
Les élèves devaient se placer en équipe et il devait explorer le Sonnet 116. L’enseignante avait déjà expliqué que tous les sonnets sont écrits avec la même structure. Les élèves avaient comme consigne de discuter du sonnet et de faire une liste des caractéristiques de celui-ci. Cette première partie est assez rapide (5 minutes) et les élèves devaient ensuite écrire au tableau les points importants que l’équipe avait identifiés.
2) Encourager les élèves à faire de la recherche sur leurs appareils.
Une fois que la majorité des équipes ont terminé d’écrire leurs informations, les élèves devaient développer leur pensée plus loin en utilisant leurs appareils (iPad, iPod, cellulaire, portable, etc.) pour faire de la recherche et combler les vides. Elle veut que les élèves se sentent en confiance de trouver des réponses à leurs questions.
4) Collectivement faire une analyse de l’information rassemblée par le groupe.
Pour terminer, l’enseignante est revenue sur les idées du tableau et elle les a analysées avec les élèves.
L’apprentissage est un processus chaotique et non linéaire. Cette activité a permis aux élèves de confronter leurs idées et leurs interprétations d’un texte. Il aurait été plus simple pour l’enseignante de tout simplement expliquer les caractéristiques aux élèves. Par contre, l’engagement de ceux-ci aurait été à son plus bas niveau. Ceci prouve qu’une idée simple peut amener les élèves à analyser, discuter, émettre des conclusions, faire de la recherche et partager des idées.
Voici une très bonne allocution que Catlin Tucker a donnée à la conférence CUE 2013.
Sources des photos:
Crowdsourcing par Sebastiaan ter Burg sous licence CC
Activité en classe: photo de Catlin Tucker
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